CAMEROUN : La Société Nationale des Hydrocarbures se défend face aux accusations autour de la vente du pétrole brut


Par la Rédaction |


 Le responsable de la Communication de la SNH du Cameroun est revenu le 14 août 2024 par voie de presse officielle sur les contours de la vente du pétrole brut sous le titre "La SNH dénonce la manipulation". Cette sortie de communication de quasi crise est consécutive aux procès liés à la corruption impliquant la firme GLENCORE à Londres et à Yaoundé...

Siège de la SNH à Yaoundé (c)

La sortie de la SNH se veut assez directe : "Depuis quelques semaines, des esprits malveillants instillent au sein de l'opinion, des allégations qui tendent à faire croire que la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), mandataire de l'Etat pour la mise en valeur des ressources pétrolières et gazières nationales, brade le pétrole camerounais. La SNH dénonce ces allégations sans fondement, qui ne visent qu'à jeter du discrédit sur une Entreprise dont l’unique souci du Manager, Monsieur Adolphe MOUDIKI, Administrateur Directeur Général, a toujours été de défendre au mieux les intérêts de l’État, dans un environnement réputé difficile en affaires. "

Il est ajouté que, "malgré la versatilité du marché pétrolier international, régi par la loi de l'offre et de la demande, la SNH, qui commercialise trois types de brut, a parfois réussi à vendre ses cargaisons à des prix supérieurs au Brent, son brut de référence. Sur 341 transactions entre 2010 et 2023, 23% ont été conclues avec un différentiel positif allant jusqu' à 1%. Les deux tiers ont été conclues avec un différentiel négatif allant jusqu'à 5 dollars par baril, au pire, contre des prix de référence situés entre 112 et 40 dollars."

 

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L'entreprise des hydrocarbures soutient que "Toutefois, en 2020, comme l'ensemble de l'industrie pétrolière, la SNH a durement ressenti l'impact de la pandémie Covid-19. En effet, durant les premiers mois de l'année 2020, les mesures prises par de nombreux pays pour ralentir la pandémie, allant jusqu'au confinement de populations et des restrictions de circulation, ont entraîné une chute inédite de la demande mondiale de pétrole. L’excédent d'offre qui s'en est suivi a entrainé les prix à des niveaux qui n'avaient pas été observés depuis 2002."

Le communicant indique aussi qu'étant donné qu'entre janvier et avril 2020, le baril de Brent a perdu les trois quarts de sa valeur chutant de 69 à 18 dollars et que le cours du WTI, référence américaine, lui, est même passé en terrain négatif et se négociait à -40,32 dollars le 20 avril 2020, il a fallu faire avec e l'absence d'acheteurs et les capacités de stockage disponibles. Pour la SNH, "c'est dans une situation quasi identique que s'est retrouvée la SNH : pressée par des contraintes de stockage qui faisaient planer le spectre d'un arrêt de production, dans un contexte de chute des prix, elle a du céder une cargaison de 400 000 barils de brut Ebomé à la société Vitol, avec une décote de 34% sur un contrat pour livraison en juin 2020. En tout état de cause, la SNH rassure l’opinion nationale et internationale qu'à ce jour, c'est la seule et unique cargaison jamais vendue avec un tel niveau de décote".

LES CRITIQUES CONTRE LA SNH 

Pour ne pas toutes les citer, les voies discordantes contre la SNH dans le process de commercialisation du brut peuvent être simplifiées autour du député Cabral LIBII. Lors de sa sortie, ce dernier a fait souligner qu'au delà de toute chose, la SNH a un problème de transparence. Le député note que "Après l'augmentation de 15% des prix du carburant le 3 février 2024, (...) d'abord il faut rappeler que le décret du 9 juillet 2019 qui a approuvé les nouveaux Statuts de la SNH avait annoncé la publication en annexe des dits Statuts. Depuis cette date, ils sont restés introuvables. C'est juste une des preuves de ce que cette entreprise a toujours fonctionné dans l'opacité. Ensuite, il faut rappeler que le Cameroun est suspendu de l'ITIE (Initiative pour la Transparence dans le secteur des Industries Extractives) depuis le 1er mars 2024. La SNH est sous contrats avec des entreprises qui exploitent nos ressources naturelles. Pourtant les dispositions de l'article 6 qui suivent, tirées de la Loi du 11 juillet 2018 portant sur le code de transparence n'ont jamais été respectées : " les contrats entre l'administration et les entreprises publiques ou privées, notamment les entreprises d'exploitation de ressources naturelles et les entreprises exploitant des concessions de services publics, sont clairs et rendus publics. Ces principes valent tant pour la procédure d'attribution du contrat que pour son contenu".

Le député de l'opposition s'inscrit en faux contre les chiffres officiels : "Il nous informe que le Cameroun a vendu de janvier à avril 2024, 7,516 millions de barils d'huile" et 922,94 millions de m3 de gaz. Soit! Mais tout ce volume d'hydrocarbures à rapporté exactement combien à l'Etat du Cameroun pendant ces quatre mois ? Le communiqué n'en dit rien.
Il utilise plutôt comme poudre à nous remplir les yeux, les chiffres des montants versés au trésor public et au fisc à savoir 174,228 milliards fcfa et 25,267 milliards fcfa respectivement. Chiffres qui ne valent rien tant que nous n'avons pas ceux des recettes de la vente des hydrocarbures par la SNH. Entre le scandale de Glencore et la suspension de l'ITIE, qui peut croire aux chiffres de la SNH " explique t-il.