CAMEROUN : L'Observatoire de la concurrence et de la compétitivité lancé par le GICAM


Willy ZOGO | 


L’Observatoire de la Compétitivité et de la Concurrence du Groupement Inter-Patronal du Cameroun (OCC-GICAM) est en phase d'opérationnalisation pour une durée d'un an et ce, sur financement du Bureau International du Travail (BIT). L'heure est à la mobilisation de la ressource humaine adéquate à cet effet. 

Siège du GICAM (Cameroun)

Selon le patronat camerounais, le processus d’opérationnalisation de l’observatoire de la concurrence et de la Compétitivité devrait conduire à la mise en place au sein du GICAM d’un cadre de dialogue pour un climat de saine concurrence avec la participation de toutes les parties prenantes constituée des administrations, des entreprises, des cabinets d’expertises et des PME. Il est aussi question que des rapports annuels soient dressés sur l’état de la concurrence au Cameroun. 

En septembre 2022, étant donné que l’Observatoire sera animé par une équipe de deux personnes, le Coordonnateur qui doit être un économiste et un Chargé d’études qui doit être un juriste sont en cours de recrutement. Dans l'ensemble, côte GICAM, les activités de cette phase d'opérationnalisation, seront menées sous la supervision de la Directrice Exécutive, du Spécialiste des Activités pour les employeurs et le pilotage de la Commission Economie et Développement de l’Entreprise en tant qu’instance d’orientation et de pré-validation technique.

Pourquoi la création d'un Observatoire ? 

L’objectif poursuivi par l’Observatoire de la Compétitivité et de la Concurrence du Groupement Inter-Patronal du Cameroun (OCC-GICAM) est de contribuer à la réduction des distorsions de concurrence qui entravent la compétitivité des Entreprises et réduisent l’attractivité de l’espace économique national. 

L'OCC-GICAM mettra l'accent sur la veille, la sensibilisation-formation et la plaidoyer. Dans ce cas, la veille consistera à recenser, documenter et analyser tous les facteurs et pratiques entraînant des distorsions de concurrence au niveau de l’économie globale et sectoriel en privilégiant les piliers préconisés dans le Livre Blanc de l’économie camerounaise publié en 2020 par le GICAM et les secteurs considérés comme prioritaires dans les stratégies nationales de développement.

De même, il est question d'assistance à l'égard des entreprises subissant des distorsions de concurrence dans la conception et le déploiement des stratégies de protection et de riposte à travers l’information, le partage d’expériences, la formation et la mobilisation de partenariats. 

L'OCC-GICAM va également mener un plaidoyer essentiellement vers les administrations publiques et les partenaires au développement pour susciter des évolutions réglementaires, des 
améliorations de pratiques administratives, l’appui aux Entreprises en matière de riposte et le renforcement des institutions de contrôles et de répression.

En gros, retenons que les distorsions de concurrence sont présentées comme un problème sérieux qui affectent aussi bien les Entreprises que les ménages et le Gouvernement.

Pour les Entreprises, le GICAM leur reproche de créer des pertes de marchés, voire des faillites d’Entreprises de certains segments de marchés, la constitution et / ou le maintien de positions de monopoles dont les effets pernicieux sont bien connus (pertes de prospérité du fait de prix élevés, faible incitation à l’innovation, diminution de l’efficience de la production, …).

En outre, les distorsions de concurrence inhibent ainsi la compétitivité des Entreprises, réduisent l’attractivité du pays comme terre d’investissements avec pour corollaire une réduction des investissements, des pertes d’emplois et bien-sûr des points de croissance en moins.

Par ailleurs, l’Etat perd énormément du fait des pratiques de concurrence déloyale, le commerce illicite, les fraudes diverses, les subventions directes ou indirectes ou les exonérations diverses causant d’importants manques à gagner en termes de recettes fiscales et des pertes considérables de ressources publiques. Enfin, les conséquences sur les ménages sont principalement liées aux dommages sur la santé et la sécurité.