Plusieurs experts se sont penchés sur la question et ont élaboré l'étude. Pour le Professeur d'économie Désiré AVOM, il faut avant tout établir que, une cryptomonnaie, dite aussi cryptoactif, cryptodevise, monnnaie cryptographique ou encore cybermonnaie, est une monnaie numérique (actif numérique) émise de pair à pair, sans nécessité de banque centrale, utilisable au moyen d’un réseau informatique décentralisé. Elle utilise des technologies de cryptographie et associe l’utilisateur aux processus d’émission et de règlement des transactions. Ces monnaies électroniques sont créées à partir d’un protocole cryptographique de pair en pair, donc sans Banque Centrale.
Les formes les plus connues de la crypto-monnaie sont le Bitcoin, Litecoin, Peercoin, Auroracoin, Dogecoin, Ripple. Par ailleurs, il ajoute que le fonctionnement de la crypto-monnaie décline trois orientations :
- La cryptographie qui permet d’envoyer des messages en les protégeant par des clés, générées à l’aide d’algorithmes mathématiques dont la possession permet de décoder et d’avoir accès au système.
- Le blockchain ou chaine de blocs est une technologie libre et ouverte qui fonctionne en réseau pair à pair, sans autorité centrale (institution financière) qui permet l’échange d’unités tout en enregistrant chaque transaction.
- Le minage est un ensemble d’opérations informatiques assurant la viabilité et la sécurité de la crypto-monnaie.
PYRAMIDE DE PONZI, ARNAQUE AUX CRYPTOACTIFS ET SOLUTIONS PROPOSEES
Pour l'un des autres experts, Éric POKEM, Sous-Directeur des Changes et des Transferts à la Direction de la Coopération Financière et Monétaire (DCFM), les plateformes d’investissement en crypto-monnaie qui ont été considérées pour les analyses ont été examinées sur environ 170 plateformes et les entreprises servant d’intermédiaire sur le marché de la crypto-monnaie, sont MEKIT INVEST et CHYMALL sollicitées à hauteur de 12,71% et 12,39% respectivement.
Pour expliquer, le mécanisme du système de PONZI, " le fait d’apporter de nouveaux clients dans l’activité ne confère pas seulement aux souscripteurs une augmentation de leur rémunération, mais également d’autres avantages tels que les commissions/pourcentages sur les investissements et/ou revenus des nouveaux adhérents. Ce qui s’apparente à un système de ponzi".
Pour régler le problème au Cameroun, les experts recommandent dans cette étude que :
- Poursuivre une investigation auprès des nouvelles entreprises exerçant dans la cryptomonnaie afin d’évaluer les risques et prendre les décisions appropriées ;
- Actualiser l’enquête de masse auprès des agents économiques sur la pénétration des cryptomonnaies au Cameroun ;
- Identifier parmi les entreprises exerçant actuellement dans la cryptomonnaie, celles qui relèvent ou mixent avec le système de PONZI et les fermer immédiatement ;
- Interdire formellement les activités de PONZI au Cameroun et sensibiliser le public sur ce système et ses modes opératoires ;
- Sensibiliser le public sur les risques d’investissement dans les crypto-actifs (volatilité, escroquerie, cyber attaque, absence de recours car non garanti, conseils de prudence car c’est aux risques et périls des clients en cas d’investissement, car ces « crypto-actifs » ne sont pas garantis sans cours légal, etc.) ;
- Étudier au niveau de la BEAC la possibilité de l’introduction dans la zone CEMAC d’une monnaie numérique de banque centrale.