Alors que le Port Autonome de Douala est sur la liste des entreprises qui doivent entrer à la cote de la BVMAC, sa notation qui semblait faire problème est finalement actée, du moins dans sa première phase. L'une des trois agences agréées en UEMOA, Bloomfield a rendu sa copie. Selon l'agence, la notation s’appuie sur des indicateurs en hausse et son Comité note que le port de Douala-Bonabéri revêt une importance stratégique pour l’État du Cameroun, compte tenu de sa contribution à l’économie et de sa vision d’en faire un acteur de référence dans le Golfe de Guinée.
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Pour les analystes financiers, le PAD s’est ainsi lancé dans un vaste programme de normalisation de toutes ses activités, de rénovation et de modernisation des infrastructures et superstructures de son combinat portuaire. Par ailleurs, dans le cadre de la normalisation, le Port Autonome de Douala a repris depuis 2016, la gestion de plusieurs activités mises en concession. Bloomfield se félicite de ce que le cadre juridique et réglementaire demeure solide, de même que celui de la gouvernance et du management, avec l’appui d’outils stratégiques et de pilotage de l’entreprise mis en place par la Direction Générale, placés sous le triptyque (Performance- Attractivité- Compétitivité).
DES INDICATEURS AU VERT SELON BLOOMFIELD
Pour lui attribuer cette bonne note, l'agence de notation ouest-africaine explique que " L’augmentation du trafic (+8%), la révision tarifaire (à compter de 2018), la mise en régie de certaines activités, le niveau globalement maitrisé des charges de fonctionnement, dans un contexte socio-économique et politique relativement stable, sont des facteurs qui ont contribué à la progression des indicateurs de performances financières du PAD, de 2017 à 2021 (Chiffre d’affaires de 38 019 millions de francs CFA à 65 528 millions de francs CFA). Ces performances, couplées aux effets de sécurisation des recettes, ont permis de faire progresser in fine, la trésorerie nette (8 261 millions de francs CFA à 18 202 millions de francs CFA)."
En tout état de cause, le comité de l'agence de Stanislas ZEZE revèle que la bonne flexibilité financière du Port de Douala se matérialise par ses bonnes relations avec les banques locales de façon générale et sa capacité de mobilisation de la dette à moyen et long terme. En un mot, ce comité note que la restructuration de la dette opérée en 2022, ainsi que l’évolution du plan de fiabilisation des données et d’apurement des comptes et son impact sur les résultats du PAD à fin 2023.
LE CONTENTIEUX EST VISIBLEMENT PASSE
On se souvient que le marché de la notation du PAD gagné par Stanislas ZEZE avait suscité la monté d'un rideau de fer des opérateurs financiers de la zone CEMAC. En effet, tout est parti du mardi 11 octobre 2022 à Douala, dès lors que Stanislas Zézé , PDG de Bloomfield Investment Corporation a procédé à la présentation de lancement de la notation financière du Port Autonome de Douala devant son comité de direction.
Le 18 octobre, la Commission de surveillance du marché financier en Afrique Centrale(COSUMAF) avait adressé au manager ivoirien un courrier de mise en garde au motif du caractère illégal de cette opération. La COSUMAF alléguait ainsi les dispositions du nouveau règlement portant organisation et fonctionnement du marché financier d’Afrique centrale en vigueur depuis juillet 2022. Pourtant, l’article 242 qui exige l'agrément n'a pas reçu de texte d'application.
En défense, Stanislas ZEZE notait que l’opération de notation du PAD a été décidée bien avant la décision de cotation du PAD. Cet argument a lui seul a t-il suffi pour convaincre la COSUMAF ? Il faut croire !