D'entrée de jeu, il faut dire que cette rencontre s'inscrit dans l’optique de la coordination de la seconde phase du processus de fusion des marchés financiers du Cameroun et de la CEMAC, afin de matérialiser la première des onze recommandations adressées à la bourse régionale par le groupe de travail mis en place par le gouverneur de la BEAC, ABBAS MAHAMAT TOLLI.
Le président du conseil d’administration de la BVMAC, Henri-Claude OYIMA a fait une annonce portant convocation afin de convoquer l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de ladite bourse afin qu’ils puissent prendre une décision sur l’augmentation du capital social de la BVMAC.
En l'état actuel, le capital social de cette société est estimé à un peu plus de 6,8 milliards de FCFA ; et elle compte ainsi le porter à 10 milliards de FCFA, soit une augmentation de plus de 3,2 milliards de FCFA.
Du retse, il faut dire que la BVMAC a le statut d’une société de droit privé constituée sous la forme anonyme donc soumise aux dispositions de l’Acte Uniforme portant Droit des Sociétés Commerciales et Groupement d’Intérêt Economique (AUDSCGIE), comme l’énonce clairement l’article 27 du règlement N°06/03-CEMAC-UMAC portant organisation, fonctionnement et surveillance du marché financier.
Ce même règlement en son article 31 autorise la modification de son capital en cours de son existence. Parmi les options possibles, le top management a opté pour une modification par augmentation. Pour que cette dernière s’effectue le 15 septembre à la faveur de cette assemblée générale extraordinaire, les actionnaires auront pour principale mission d’en examiner et fixer les conditions de cette augmentation.
Avantages et inconvénients de l'opération
Fréquentes dans les sociétés commerciales, et prévues par les articles 562 et suivant de l’AUDSCGIE, les augmentations de capital sont des opérations permettant à ces dernières de renforcer le montant des capitaux propres de l’entreprise. Cependant, la démarche n'est pas sans incidences.
Pour ce qui est des avantages, l'augmentation du capital social de la BVMAC permettrait d’apporter de l’argent frais et éventuellement des compétences nouvelles à cette société. De plus elle favoriserait le renforcement de sa crédibilité à travers la confiance que les sociétés auront pour la solliciter. En outre, elle pourrait accélérer le développement de cette bourse.
Pour ce qui peut être rangé comme inconvénients, l'augmentation du capital social de la BVMAC peut induire, sauf mécanisme d'ingénierie statutaire, la dilution de la participation des différents actionnaires ou encore la divergence des intérêts entre les différents actionnaires.
Quelle sera la finalité de cette opération ?
A noter aussi que, cette opération permettra à certaines sociétés de bourses de s’arrimer aux exigences de la COSUMAF, gendarme du marché financier dans la CEMAC. En effet, selon l’article 13 de l’instruction N°2005-03 du 20 décembre 2005 relative à l’agrément des sociétés de bourses intervenant sur le marché financier de l’Afrique centrale, il est fait obligation à toutes les sociétés de bourses agrées de souscrire une participation d’un montant de 40 millions de FCFA dans le capital de la BVMAC. Or, depuis la fusion et institutionnelle en 2019 des deux places boursières (Douala Stock Exchange et BVMAC), plusieurs sociétés de bourses ont été agrées mais n’ont pas intégré le capital de la bourse.
On est légitime à s'attendre à ce que la conformation à cette exigence permette de renforcer un peu plus la participation des sociétés de bourse dans le capital de la BVMAC qui représentent à ce jour 34,87% du capital contre 47,15% pour les sociétés publiques, 7,21% pour les compagnies d’assurance et 10,84% pour les autres actionnaires.