" La BIsD a récemment octroyé un financement de 6,5 milliards de Fcfa à fenêtre de finance islamique de CCA-Bank, dans le but de soutenir le développement des PMEs au Cameroun. Cette initiative vient consolider l'offre de finance islamique de CCA Bank, facilitant ainsi l'accès des PMEs au crédit. Au Cameroun, où les PMEs représentent 98% de l'économie, cette démarche revêt une importance cruciale pour stimuler la croissance économique et favoriser la création d'emplois. Cette action témoigne de l'engagement de la BID à accompagner le développement du Cameroun. Nous vous invitons à vous rendre dans nos agences pour discuter des opportunités qui s'offrent à votre PME et choisir un crédit adapté à vos besoins, " c'est en ces termes que la banque CCA Bank a porté l'information à l'attention du grand public.
On se souvient que le CCA Bank se positionne comme la deuxième banque à proposer des produits conformes à la Charia au Cameroun. De manière stratégique, cette banque propose près d’une dizaine de produits islamiques à ses clients : Mourabaha, Istisna, Ijara ( reconnus spécialement par le législateur bancaire) mais aussi les Tawaruq et wadiah (délaissés par le législateur bancaire en 2022) alors que même que dans l'article 4 du règlement n°4/22/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de finance islamique dans la CEMAC se veut clair : les établissements assujettis (banques et microfinances) peuvent financer leur clientèle à travers notamment les produits ci-après : Mourabaha, Moussawama, Salam, Istisnaa, Moudaraba et Moucharaka. L'usage du "peuvent" "notamment" indique la faculté laissée aux acteurs de proposer d'autres produits charia conformes.
En rappel, l'"Istisna" est un contrat d'entreprise en vertu duquel une partie demande à une autre de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération payable d'avance, de manière fractionnée ou à terme. Il s'agit d'une variante qui s'apparente au contrat Salam à la différence que l'objet de la transaction porte sur la livraison, non pas de marchandises achetées en l'état, mais de produits finis ayant subi un processus de transformation. L'"Istisna" a fournit donc un financement à moyen-long terme pour couvrir les besoins de financement pour la fabrication, la construction ou la fourniture de produits finis.
Pour sa part, le Tawarouq désigne l’acte d’une personne qui achète une marchandise à crédit et la vend à une personne, autre que le vendeur initial, à un prix comptant qui est dans la plupart des cas inférieur au prix d’achat, afin d’obtenir de l’argent. Le Tawarouq sous cette forme est autorisé par la Charia, à condition qu’il se conforme aux conditions de vente en accord avec la Charia. Le Tawarouq peut aussi être structuré dans le cas d’une personne qui achète un bien à crédit sur les marchés locaux ou internationaux, pour que le vendeur (financeur) organise la vente du bien, lui-même ou par le biais d’un agent mandaté ou en collaboration avec l’acheteur, à un prix comptant, qui est dans la plupart des cas inférieur au prix d’achat.
Le CCA Bank opte aussi pour le contrat de compte WADIAH, contrat par lequel une autorisation est donnée à une personne pour garder un dépôt d’une autre en termes explicites ou implicites.
Dans son offre on retrouve aussi, la Mourabaha qui est un contrat de vente à travers lequel, la banque procède à l'acquisition d'un bien ou d'un service désigné par le Client, qui ordonne l'achat, auprès d'un fournisseur, tierce partie. Une fois propriétaire, la Banque transfert cette propriété au Client donneur d'ordre d'achat, moyennant un prix de vente convenu d'avance composé du prix d'acquisition initial majoré d'une marge de profit fixe, convenu préalablement. La Marge de Profit peut être un montant fixé convenu d'avance ou un pourcentage du prix d'acquisition initial. Le client s'engage à rembourser le prix de vente sur des échéances fixes convenues d'avance. Dans la pratique, cette offre s’adresse aux Entreprises et Professionnels pour le financement de l’immobilier ; de véhicules de tourisme, utilitaires et industriels ; des besoins d’exploitation : stocks, matières premières, produits intermédiaires… ou encore des équipements à usage professionnels et / ou privés.
Enfin, le Qardh al-hasan y est aussi proposé comme un prêt sans garantie même si certains le considèrent comme une forme de prêt sans intérêt accordé par un prêteur à un emprunteur sur la base de la bienveillance.
Rappelons que ce soutien de la BID intervient suite aux assises des 50ème assises annuelles de la BID à la faveur desquels le Cameroun a pu obtenir 500 milliards de FCFA de financement.