CAMEROUN | LIVRE : Dr Serges NKOUM propose un ‘’Fonds de stabilité et de développement du secteur de la microfinance’’


Par Jesus POUTH |


Dans son dernier ouvrage : « Architecture financière de développement stable du secteur de la Microfinance à l’aube de l'Émergence du Cameroun : Enjeux et perspectives », Dr Serges Nkoum explore les pistes de solution pour le développement stable du secteur de la microfinance. 

Les recherches ayant conduit à l’élaboration de l'ouvrage ont abouti à la nécessité d’un « Fonds de stabilité et de développement du secteur de la microfinance ». Et l’auteur en fait un « modèle financier empirique favorable au développement stable du secteur de la microfinance ». La nouvelle architecture ainsi proposée « entraînerait simultanément et successivement une augmentation de la taille des EMF, un accroissement de la mobilisation de l’épargne, une croissance du financement bancaire de l’économie nationale, une hausse du taux de bancarisation de la population, et une progression timide du portefeuille à risque du crédit ».

Selon lui, le modèle financier proposé aurait un impact positif et significatif au seuil de 1% sur les principales variables financières du secteur de la microfinance. Par ailleurs, les résultats démontrent que le modèle financier augmenterait le volume des dépôts de plus de 7 fois et celui des crédits de 5 fois plus que le volume des créances en souffrance.

L’auteur fait dès lors de son modèle financier, un réducteur du niveau des créances en souffrance dans le portefeuille du crédit des EMF, mais également un outil de renforcement de la confiance des consommateurs des produits et services financiers manifestée par l’augmentation du volume des dépôts et du nombre de comptes de la clientèle au sein des EMF

LA RÉSULTANTE D’UN TRISTE CONSTAT

Comparé au secteur bancaire, le secteur de la microfinance contribue timidement à la transformation structurelle du système financier camerounais et ne parvient pas à être une alternative aux banques, capables de rééquilibrer les marchés, pour les rendre plus attractifs et compétitifs.

Selon la délimitation rationae temporis (2016-2023) voulue par l’auteur, le secteur microfinancier national ne représente quant à son poids moyen dans le secteur bancaire en termes de total bilan que 12,10% ; 12,69% en ce qui concerne le total de dépôts et 12,38% de crédits. Pire encore, ce secteur dénombrait 1,5 fois moins de comptes clients ouverts par rapport au secteur bancaire, en fin 2023 pourtant plus implanté en termes de points de vente sur l’étendue du territoire national.

Pour dans la stratégie nationale de développement (SND-30), le gouvernement a fait du système financier un véritable pilier dans l'accompagnement de l'industrialisation et la transformation structurelle de l'économie camerounaise. L'idée est que « la part du secteur financier dans le PIB atteigne les 10%, que la bancarisation soit densifiée par l’accroissement de l’inclusion financière à 80% et que l’intermédiation financière, qui est relativement faible, soit portée à 70% du PIB ».

 

Dans la suite de son diagnostic, l’auteur révèle que l’on est passé de 412 établissements de microfinances en 2016 puis 500 enregistrés en 2017 pour chuter à 378 en 2023. une évolution en dents de scie qui renforce l’idée d’une contribution marginale des EMF dans l’économie nationale. Idée partagée par le préfacier : « le poids du secteur de la microfinance dans le secteur bancaire reste encore faible en termes de taille, de mobilisation de l’épargne, de financement de l’économie nationale et de bancarisation de la population ». 

A PROPOS DE L’AUTEUR

Dr Serge Lionel NKOUM ME NKOUM, est un ingénieur financier et économiste, en service au ministère des Finances du Cameroun. Ce Commissaire COBAC a choisi la voie livresque vous s’adresser intimement aux pouvoirs publics, aux autorités de supervision et monétaire, aux professionnels du secteur financier ainsi qu’aux universitaires/chercheurs.

L’ouvrage dédicacé le 17 avril 2025 au grand amphithéâtre de l’Enam, poursuit un objectif principal : la transformation structurelle du système financier à l’aube de l'Émergence du Cameroun. Un agrégat d’informations et de données subdivisées en trois parties et cinq chapitres, couchées sur 230 pages aux éditions Monange, avec la préface du ministre des Finances Louis Paul Motaze.