Cette réunion a débouché sur l’adoption d’une déclaration politique négociée issue du forum politique de haut niveau pour le développement durable non sans présenter des lacunes persistantes. Son point II-32 soutient que « nous constatons des progrès dans un nombre limité de domaines » et « nous devons nous montrer à la hauteur des enjeux en prenant des mesures immédiates pour intensifier les efforts aux fins de la mise en œuvre du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba, notamment grâce à des investissements dans les objectifs de développement durable, à la réforme de l’architecture financière internationale, au soutien à une croissance soutenue, inclusive et durable, au renforcement de la coopération en matière de politiques macroéconomiques. » avouent comme une sorte d’échec assumé les pays présents sur le sol américain.
Cette déclaration va plus loin en relevant que ces Etats se disent « profondément préoccupés par l’augmentation marquée des estimations relatives au déficit de financement des objectifs de développement durable » et « considéré urgent de fournir aux pays en développement un financement du développement qui soit prévisible, durable et suffisant, quelle qu’en soit la provenance. »
UNE ENIÈME APPEL A L’ACTION ET DE NOUVELLES PROMESSES : De droits de tirage spéciaux (DTS) et de discussions non exclusives
La déclaration appelle à une réorientation volontaire urgente des droits de tirage spéciaux vers les pays qui en ont le plus besoin, notamment par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement, tout en respectant les cadres juridiques pertinents et en préservant le caractère d’actif de réserve des DTS. Elle (déclaration) propose d’étudier les moyens de faire bénéficier les pays qui ont le plus besoin des futures allocations de DTS. "Nous nous engageons à participer à des discussions intergouvernementales sans exclusive sur la réforme des institutions financières internationales dans le cadre des processus à venir, notamment à l’ONU, en tenant compte des initiatives actuelles et en cours. Au rang de ces discussions figure le « Sommet de l'avenir » (point III-42) annoncé en septembre 2024. Lequel devra relever les défis critiques, combler les lacunes de la gouvernance mondiale, exécuter les engagements existants (notamment à l'égard des ODD et de la Charte des Nations Unies) et mettre en place un système multilatéral plus à même de produire des retombées positives sur la vie des gens" peut-on lire dans la déclaration.
« Nous soutenons la réforme de l’architecture financière internationale. Nous appuyons également la réforme des institutions financières internationales et des banques multilatérales de développement, qui est essentielle pour les investissements à grande échelle liés aux objectifs de développement durable », c’est en ces termes que la déclaration a formulé un énième appel à l’action vers la communauté internationale. Pour cela, l’architecture financière internationale, y compris ses modèles économiques et ses capacités de financement, doit être mieux pensée en fonction de sa finalité, plus équitable et mieux adaptée aux besoins de financement des pays en développement, afin de donner voix au chapitre aux pays en développement et de renforcer leur participation à la prise de décision économique internationale, à l’établissement de normes et à la gouvernance économique mondiale. La déclaration a aussi exhorté les banques multilatérales de développement à proposer des mesures visant à mobiliser et à fournir des financements supplémentaires dans le cadre de leurs mandats afin d’aider les pays en développement à atteindre les objectifs de développement durable.
Au demeurant, pendant 9 jours, les chefs d'État et de gouvernement se sont réunis au siège de l'ONU pour la 78ème AGNU avec des échanges qui ont porté sur bon nombre d’aspect notamment la guerre en Ukraine, les coups d’Etats réplétifs des juntes militaires en Afrique. Il a surtout été question d’évaluer d'examiner le financement de la mise en œuvre de l'Agenda 2030 et de ses 17 Objectifs de Développement Durable (ODD). A ce propos, les sujets de droit international ont fournis des orientations politiques de haut niveau concernant les actions transformatrices et accélérées en amont de l'année cible de 2030 pour la réalisation des objectifs. Le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui s’est déroulé le 20 septembre 2023 dans la foulée du Sommet sur les ODD, a une fois de plus fournit un encadrement politique et des orientations sur la mise en œuvre du programme d'action d'Addis-Abeba. Il a également permis d'identifier les progrès et les défis émergents, ainsi que de mobiliser des actions supplémentaires. « Notre monde a radicalement changé depuis le premier Sommet sur les objectifs de développement durable en 2019 et depuis que nous avons adopté le Programme 2030 en 2015. Avant même la pandémie de COVID-19, le monde n’était déjà plus sur la bonne voie pour atteindre la majorité des objectifs de développement durable. ». (Point II-24)
Doit-on se gargariser de cette déclaration, lorsqu’on sait qu’elle n’a aucun caractère contraignant ? Que dire alors du sommet pour un nouveau pacte financier mondial tenu à Paris du 22 au 23 Juin 2023 ?