En 147 pages serties dans une couverture verte au milieu de laquelle reluit une ampoule jaune, telle est l’allure visuelle que prend le premier essai sur le financement participatif ou Crowdfunding en Afrique francophone. Pour l’auteur, l’idée consiste « dans un premier temps à décrire le concept de financement participatif et son fonctionnement avant de montrer l’impact qu’il génère sur la société. Et, en dernier lieu, des pistes de réflexions sont proposées afin de lever les obstacles de l’essor des plateformes locales », peut-on lire en page 12 de l’introduction du livre.
Sur la forme, l’essayiste NAKA se propose un cheminement en trois étapes. D’abord, le financement en direct qui revient sur la singularité du Crowdfunding et sur les idées reçues tendant à faire croire que le financement participatif est une pratique tantôt assimilable à une sorte de tontine, d’arnaque, tantôt exclusive aux startups-up et illégale.
Ensuite, l’auteur qui allie subtilement théorie et pratique, évalue l’impact de ce mécanisme de financement sur la société africaine s’entend. L’idée déployée au fil des lignes revient tour à tour sur la liberté des échanges, l’opportunité y afférente d’amélioration des finances publiques mais encore sur un mécanisme constituant un potentiel pour freiner l’immigration clandestine.
Enfin, et c’est là la partie la plus utile sans doute, Jean-Yves NAKA propose des pistes d’amélioration pour accélérer et capitaliser le recours au financement participatif en Afrique. Cinq propositions concrètes sont formulées dans les développements.
Une vision panafricaine du financement participatif
Autant le dire, l’auteur a un regard holistique du Crowdfunding et, il est conforté en cela par la préfacière Elisabeth Howard, la présidente directrice générale de l’Africa Crowdfunding Association. « [Notre] association entame en 2022, un projet d’envergure : la mise en œuvre d’un cadre réglementaire harmonisé panafricain qui favorise l’investissement transfrontalier dans les PMEs africaines » écrit-elle en page 9 de l’ouvrage. Cette posture est axiale pour NAKA lui-même qui formule à ce propos une recommandation forte consistant à encenser la création et le renforcement de communautés financières d’investissement plus grandes et pourquoi pas à une échelle transfrontière.
Un autre levier qui ressort de cet ouvrage tient dans l’urgente nécessité d’ « accélérer la régulation des plateformes de financement participatif » dans un contexte où ces opérateurs ouvrent et ferment boutique au grand dam et risque des épargnants. L’auteur relève par exemple que ces interruptions d’activités brusques sont parfois provoquées par les régulateurs, comme cela a été le cas en 2021 avec la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF) pour des projets financés au Cameroun.
L’auteur ne se limite pas aux recommandations liées à la régulation ou à la construction des communautés financières. Il creuse également plusieurs autres pistes porteuses d’intérêt. Mais, par-dessus toute chose, au fil de la lecture de cet essai financier, l’on sent bien que l’auteur trempe sa plume dans une encre mâtinée d’afro-enthousiasme et d’afro-optimisme. Pour preuve, on l’entend déclamer comme une ode d’espoir au Crowdfunding, « le futur de l’Afrique se jouera avec le financement participatif et il n’y a pas de raison de croire le contraire. »
En bout d'analyse, rappelons que l’Ivoirien Jean Yves NAKA, à travers cet essai sur le financement participatif, reste cohérent avec sa vision de l’Afrique. En effet, il avait déjà défendu son afro-optimisme dans une autre parution chez Puits de Roulle en 2016 sous le titre « Nigéria, Côte d’Ivoire, Sénégal, sur le chemin de l’Emergence ».
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