INTERVIEW | FORMATION-CAMEROUN : "A l'IMP, nous avons choisi de lancer deux masters en droit des activités minières, énergétiques, agricoles et forestières" Germain SALLA


Propos recueillis par Daniel EBOGO


Après le code minier, le code gazier, le code pétrolier, le décret présidentiel N° 2023/232 du 4 mai 2023 vient de fixer les modalités d'application de la loi N° 2019/008 du 25 avril 2019 portant Code Pétrolier au Cameroun, le secteur des ressources naturelles est plus que jamais comme devant contribuer aux finances publiques. L’un des piliers de cette valorisation passe pour beaucoup par la formation de qualité. A ce titre, nous rencontrons M. Germain SALLA le fondateur et président de l’Institut des Matières Premières au Cameroun.

Germain SALLA, promoteur IMP

DMF : Quel est l’état des matières premières au Cameroun en 2023 au moment où le pays met en perspective sa Stratégie Nationale de Développement -SND 30 ?

L’état des matières premières au Cameroun n’est pas très éloigné de celui de plusieurs pays en développement dont l’essentiel des revenus à l’exportation proviennent de l’exploitation et de l’exportation des matières premières.  Le secteur des matières premières se caractérise ici par sa dépendance vis à vis de l’extérieur sur presque toute la chaine de valeur, de l’exploitation à la consommation en passant par la transformation, la commercialisation etc. Mais contrairement à certains pays africains, le Cameroun a la particularité d’avoir une diversité des productions dans le domaine des matières premières. Le Cameroun produit aussi bien les matières premières d’origine agricole que les matières premières d’origine minérale. Toutefois, le niveau d’activité n’est pas le même partout, étant entendu que pour le sous – sol camerounais n’est pas encore entièrement exploité. Ainsi par exemple, l’exploitation minérale notamment les mines solides est encore au stade artisanal. Bien entendu, il y a plusieurs projets pour une exploitation industrielle des ressources minérales du Cameroun.

DMF : La formation en droit des matières premières est un pilier pour capitaliser les retombées sur les finances publiques. Quel regard sur l’offre et la demande en 2023 ?

Effectivement, la formation en droit des matières premières est un pilier important pour capitaliser les retombées sur les finances publiques, car c’est un domaine où les arrangements contractuels par exemple se trouvent au cœur de l’activité. Le plus souvent, tout se joue dans la négociation des contrats ; d’où l’importance d’avoir des juristes spécialisés dans ce domaine. En ce moment, le constat est que l’offre de formation en droit dans ce domaine demeure encore faible, et celle qui existe n’est pas le plus souvent adaptée. Sur la demande, je pense que des efforts doivent être faits pour montrer à notre jeunesse l’importance de la spécialisation dans ce domaine.

DMF : Parlez-nous de l’offre de l’IMP et du cheminement qui est le sien dans la création de l’expertise !

C’est en 2009 que l’Institut des Matières Premières a démarré ses activités de formation, et comme vous pouvez le constater, IMP est le Pionnier et le Premier de la formation aux métiers des matières premières. Notre ambition est de permettre aux jeunes diplômés de devenir des professionnels des matières premières et aux employés et cadres confirmés de ces filières de développer leurs compétences dans un contexte de libéralisation et de globalisation des échanges. Afin d’intéresser l’ensemble de son public, l’Institut des Matières Premières a développement trois programmes de formation à savoir : Le programme MBA matières premières, le programme de Certificat de Qualification Professionnel et le programme des séminaires de formation à travers notre département IMPTraining. Nous avons dès le départ fait le pari de conduire nos formations en mode présentiel et en mode distanciel. Cela a eu comme résultat une diversification de notre public avec des apprenants issus d’une vingtaine de nationalités.

DMF : Vous avez des formations spécifiques en droit des activités énergétiques et minières et en droit des activités agricoles et forestières. Quelles sont les spécificités de ces programmes ?

Dans le cadre du programme MBA matières premières, nous avons conçu deux formations spécifiques pour les juristes, notamment le Droit des Activités Energétiques et Minières, et le Droit des Activités Agricoles et Forestières. A travers ces formations, notre objectif est de permettre aux jeunes diplômés en droit de devenir des juristes spécialisés dont recherchent les secteurs du pétrole, du gaz, des mines, de l’électricité, de l’eau, de l’agriculture, et aux professionnels en activités notamment avocats, huissiers, notaires, conseils juridiques d’élargir leurs compétences. Dans leur contenu, ces programmes ne se limitent pas seulement aux questions purement juridiques. Ils abordent aussi les questions économiques, l’environnement international des matières premières, la fiscalité, les contrats Etc.

DMF : Plusieurs contentieux sont en cours relativement aux contrats liés aux matières premières au Cameroun, comment l’IMP se positionne pour apporter des réponses à la formation des juristes locaux ?

Comme nous l’avons relevé plus haut, l’activité des matières premières est dominée par des arrangements contractuels. Ceux - ci peuvent générer des contentieux. A ce niveau, l’Institut des Matières Premières propose aux juristes locaux des formations en matière de négociation des contrats et de règlement des différends. Ils peuvent aussi bénéficier de notre assistance à travers notre département IMPConsulting.

DMF : Un mot de fin ?

Nous tenons à remercier le Magazine DMF et son Directeur de Publication pour cette opportunité qui nous est offerte de parler de l’Institut des Matières Premières et de ses activités de formation, et rassurer les uns et les autres quant à la qualité de notre expertise.