Après l’introduction générale du marché financier de la CEMAC sous l’angle des objectifs et perspectives posée par Jacqueline ADIABA-NKEMBE, la récente présidente de la COSUMAF, l’édition du Gabon va s’axer autour d’un objectif particulier. « Cette édition des Journées de l’Émetteur au Gabon a pour objectif principal de poursuivre la sensibilisation auprès des entreprises publiques et privées notamment celles désignées par les Etats d’une part, de poursuivre l’accompagnement du processus de cession en capital des participations publiques ainsi que d’accélérer l’entrée de nouvelles entreprises éligibles en bourse » explique-t-on au niveau de la COSUMAF.
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La capitale gabonaise accueille ainsi pour deux jours les entreprises du portefeuille de l’État éligibles à l’entrée en bourse suite au Règlement CEMAC/UMAC du 2 octobre 2019 en zone CEMAC et l’Acte additionnel du 19 février 2018 ; les patronats et instances patronales de la CEMAC ; les autres entreprises publiques, parapubliques ou issues de partenariats public-privé ; les Banques, Compagnies d’assurances ; les Entreprises multinationales ou filiales de multinationales exerçant leurs activités en zone CEMAC ; les Fonds d’investissement ou encore les Administrations spécialisées dans les participations d’Etats et ou dans la promotion d’investissements et même les PMI & PME.
Parmi les interventions, les dispositions réglementaires pour l’investissement et le placement en CEMAC vues et présentées par Didier LOUKAKOU, Directeur Juridique et de la Réglementation de la COSUMAF dans un contexte d’innovations réglementaires. De même, comme thème général, le Marché financier comme levier de performance des entreprises et des projets publics est examiné comme outil clé de la vision de développement des économies de la CEMAC et un levier micro et macroéconomique important permettant aux sociétés privées de renforcer leurs fonds propres pour soutenir leur stratégie de développement.
Cette session aborde également les critères d’éligibilité pour le recours au marché financier en termes de gouvernance des entreprises, la qualité de l’information financière, les défis pour améliorer la performance et les réformes induites pour soutenir leur stratégie de développement ou encore l’information financière et l’intervention des Commissaires aux comptes (obligations d’informations financières, certification des comptes, etc.)
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Comme d’habitude, l’introduction en bourse sur le marché financier est examinée comme solution à la problématique d’augmentation de capital et de revalorisation des fonds propres. Il en est de même de la structuration d’une opération d’appel public à l’épargne (due diligences, listing sponsor, évaluation, obligations règlementaires, etc.) et du processus d’introduction en bourse et vie du titre sous le prisme de due diligences, admission à la cote, négociation, évènements sur valeurs, avantages fiscaux, etc.) Sous la modération de Marcel ONDELE, secrétaire Général Adjoint COBAC, le programme d’émission obligataire sur le marché financier est passé en revue comme solution à la problématique de financement des programmes d’investissement. On peut aussi apprécier la thématique sur le retour d’expérience d’une émission de titre de créance sur le marché financier de la CEMAC (enjeux, bénéfices, challenges, perspectives etc.) sous la coupole du directeur général ALIOS Finance Cameroun.
CADRE DE CONCERTATION AVEC LES ENTREPRISES
Le deuxième jour à Libreville est l’occasion de créer un espace d’échanges entre toutes les parties prenantes COSUMAF-BVMAC - SOCIETES DE BOURSE et les entreprises publiques désignées par les Etats de la CEMAC en mettant l’accent sur les thématiques spécifiques des entreprises d’une part et la mise à niveau des entreprises désirant faire appel public à l’épargne d’autre part.
Définitivement, les « journées aux émetteurs » se pérennisent désormais en creux de l’article 8 de l’Acte additionnel N° 06/17-CEMAC-COSUMAF-CCE-SE portant unification du marché financier de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale et mesures d'accompagnement, qui préconise :
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- La cession partielle ou totale en bourse de leurs participations dans le capital d'entreprises publiques, parapubliques, ou issues de partenariats public- privé, notamment dans le cadre de programmes de privatisation ;
- L’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l'ouverture en bourse du capital d'entreprises ayant pour profession habituelle la gestion ou la conservation de l'épargne publique (banques, compagnies d'assurances, etc.);
- L’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l'ouverture en bourse du capital d'entreprises multinationales ou filiales de multinationales exerçant leurs activités sur le territoire des États membres ;
- L’adoption de mesures incitatives permettant d'assurer le recours des entreprises des secteurs économiques stratégiques aux marchés financiers.
- L’entrée des États dans le capital de la Bourse Régionale à hauteur de 30%, soit 50% par État membre.
Pour mettre en œuvre cette résolution des Chefs d’Etat, le Règlement CEMAC relatif à l’introduction en bourse des participations des États et de leurs démembrements, invite les Etats à communiquer une liste de sociétés devant être cotées à la bourse régionale de valeurs. C’est ainsi que dix-sept (17) sociétés, émanant de secteurs économiques variés, ont été désignées par leur autorité monétaire respective.