CAMEROUN : La Fintech WADIVO attaque ECOBANK pour prélèvement de frais indus pour des services minimum gratuits


Par Daniel EBOGO


Dans un communiqué officiel, Wadivo SARL start-up fintech camerounaise œuvrant dans le recouvrement pour le compte d'autrui auprès des banques, dénonce la violation du Service Bancaire Minimum Garanti par Ecobank.

Moyo Kamgaing | DG WADIVO

Selon les responsables de WADIVO, il est question pour eux d’offrir aux clients mécontents d’être prélevés par les banques, la possibilité de réclamer via leur plateforme web, le remboursement de frais indus découlant du maintien de leurs comptes courants de 2018 à 2020. Ils soutiennent que WADIVO a reçu des réclamations visant Ecobank Cameroun (« Ecobank »), filiale de Ecobank Transnational Inc. (ETI), Ecobank qui est la 8ème banque du pays et qui a réalisé un produit net de 34 milliards CFA en 2021.

Pour cette FINTECH très osée pour le contexte camerounais, « l'arrêté n° 000005/MINFI du 13 janvier 2011 portant institution du Service Bancaire Minimum Garanti, dispose, en son article 3 (2) (I), que le « virement de compte à compte dans une même banque est gratuit. Ecobank, selon la clause 2.1 3. a de ses Conditions générales de banque 2020 (Virement Permanent Intra Bancaire), facture cependant 10 000 FCFA HT pour mise en place. »

En outre, selon le même communiqué officiel Ecobank a débité à certains de ses clients des frais mensuels fixes Sous l'intitulé « DEPOSIT CONTRACT LIQUIDATION, alors que les clients n'avaient aucun Dépôt à résilier. Ecobank a facturé à d’autres des frais mensuels fixes sous l’intitulé « INTERFACE TRANSACTION ; ATM » alors que les clients n’ont pas utilisé de ATM à ces dates explique-t-on chez WADIVO qui « invite tout client de ECOBANK ayant été débité pour l'un des frais précités de 2018 à 2020 à s'inscrire sur www.wadivo.com à partir du 4 septembre 2023 pour autoriser WADIVO à se pourvoir en justice pour leur compte.

UN NOUVEAU REGLEMENT BANCAIRE ENCADRE CES SERVICES 

Rappelons que le Règlement COBAC R-2020/04 relatif au service bancaire minimum garanti du 20 juillet 2020 a été adopté par la COBAC sous l'impulsion des Etats membres de la CEMAC.  Alors qu'au Cameroun, l’Arrêté n° 000005- MINFI du 13 janvier 2011 portant institution du Service Bancaire Minimum Garanti avait énuméré, à ce titre, 11 services gratuits, ce Règlement COBAC R-2020/04 relatif au service bancaire
minimum garanti vient conférer à tous consommateurs de la Communauté les mêmes services bancaires minima contenus dans la liste de son article 2.
Les services concernés sont les suivants :

  1. l’ouverture de compte,
  2. la tenue de compte,
  3. le changement d’éléments d’identification constitutifs du dossier du consommateur,
  4. la délivrance du relevé d’identité bancaire,
  5. la délivrance d’un livret d’épargne et son renouvellement,
  6. la consultation du compte dans les agences de l’établissement,
  7. la consultation de solde dans les guichets automatiques de l’établissement du porteur de la carte,
  8. l’avis de débit ou de crédit par voie électronique,
  9. la remise, une fois par mois, sur support papier au guichet, ou par voie électronique, du relevé de compte mensuel,
  10. la remise, une fois par an, sur support papier au guichet, ou par voie électronique, au consommateur qui en fait la demande, d’un récapitulatif des frais et opérations effectués au cours de l’année ne résultant pas d’un ordre du consommateur,
  11. la délivrance d’une attestation de non redevance par an et à la clôture du compte, la domiciliation du salaire,
  12. le versement d’espèces dans les agences de l’établissement,
  13. la délivrance au guichet des formules de retrait d’espèces,
  14. la délivrance de cinquante formules de chèque par an au titulaire du compte,
  15. le retrait d’espèces dans les agences de l’établissement,
  16. le retrait de billets dans les guichets automatiques de l’établissement du porteur de la carte,
  17. le paiement par carte dans la CEMAC,
  18. le paiement par chèque,
  19. l’encaissement de chèques tirés sur une banque de la CEMAC,
  20. le virement de compte à compte dans le même établissement,
  21. l’encaissement de virements nationaux, communautaires et internationaux.