En 2023, le marché financier de l'UMOA totalise 180 500 comptes-titres alors que le marché financier en CEMAC est à 9000 comptes-titres. Une conférence de presse s'est tenue au siège de la BEAC à Douala au Cameroun au debut du mois de mars 2023. Ce moment de partage et d'échange a permis au Gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat TOLLI et au DG de la BVMAC Louis BANGA NTOLO de répondre aux préoccupations de la presse et de faire un état d'avancement des activités de la Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique Centrale mais aussi du chemin restant à parcourir. Lors de cette rencontre plusieurs éléments ont permis d'évaluer le niveau de financiarisation de la CEMAC du point de vue des produits du marché financier. De manière précise, le DG de la BVMAC a fait ressortir que la sous région compte 9000 comptes-Titres financiers.
Autant dire que le taux est bas. Les autorités communautaires en ont conscience. A preuve, la BEAC a désigné en fin mars 2023 le Groupement FINACTU International /CGF Bourse pour proposer la conception d'un programme sur les campagnes de sensibilisation ainsi que l'élaboration d'un projet de texte, pour un organe régional chargé de la mobilisation de l'épargne domestique. par ailleurs, le groupement doit proposer des réformes visant l'acquisition de nouveaux produits financiers ainsi que des outils de digitalisation qui aideront à mobiliser l'épargne. De plus, il doit formuler des politiques et des programmes d'attraction destinés à mobiliser l'épargne en zone rurale et dans le secteur informel et revoir la teneur des dispositions fiscales favorables au développement des produits d'épargne de longue durée.
L'UEMOA S'ACTIVE POUR LA CULTURE FINANCIERE
Dans le cadre de la mise en oeuvre de son Programme d'Activites 2023, le gendarme du marché financier de l'UMOA envisage de s'attacher les services d'un chercheur. Ce dernier doit proposer "une approche pertinente tenant compte des spécificités sociologiques et culturelles pour la mise en place d'un cadre adapte a la vulgarisation de la culture boursiere au rein du marche financier regional de l'UMOA".
Certaines caracteristiques de la population de l'Union (et même aussi de la CEMAC) justifient cette démarche peut redresser les comportements et les choix d'épargne et d'investissement des populations etc.... On parle du :
- du faible niveau d'alphabétisation et d'instruction dans la zone ;
- du faible niveau du pouvoir d'achat des populations ;
- des aspects socio-culturels.
Même si le taux global d'utilisation des services financiers dans l'UMOA a connu une progression regulière et s'est établi à 67,2% en 2021 avec une contribution significative via la téléphonie mobile, cet impact n'est pas ressenti sur le marché financier et ses produits. Selon l'AMF-UMOA, après 25 années de fonctionnement le marché financier régional totalise 45 sociétés cotées avec une progression timide ainsi que 180 500 comptes-titres sur une population estimée 6 120 millions d'habitants.
En clair, iI apparaît indispensable de réfléchir à un modèle adapté au contexte de la population en vue de vulgariser les produits boursiers et accroitre le placement de l'epargne en ces produits.
SOLUTIONS PRATIQUES
En UEMOA comme en CEMAC, il est temps de proposer des actions. Celles-ci vont ainsi passer par des modules de formation, des actions de sensibilisation adaptés aux differentes cibles (public et acteurs du marché financier régional). De façon specifique, L'UMOA veut par exemple, la base d'un diagnostic sur le niveau de vulgarisation de la culture boursiere dans sa Zone :
- mieux faire connaître le marché financier regional aupres du public et des opérateurs économiques;
- promouvoir le financement par le marché financier régional aupres des potentiels émetteurs publics et privés ;
- assurer une plus grande animation du marché sécondaire pour une meilleure liquidité du marché.
Mais, des études doivent avant toute chose établir :
- une identification des principaux freins à la culture boursière;
- une bonne stratégie de sensibilisation de la zone ;
- un plan d'actions concrètes à mener pour I'amelioration de la culture boursiere.