Mamadou Ndiaye, président du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), gendarme de la bourse ouest africaine, se veut optimiste pour l'avenir du marché financier ouest africain.
"Au regard des progrès notés dans les travaux liés au déploiement de la bourse en ligne, celle-ci devrait être effective dans les mois à venir. Nous prenons ici l’engagement d’en accélérer l’avènement" s'est-il engagé devant les représentants des plus hautes instances de la finance régional et surtout devant les représentants des SGI à la faveur de son discours lors de la célébration du 20è anniversaire de l'Association professionnelle des SGI (APSGI) à Dakar.
Dans le même sens, le président a poursuivi en présentant "la mise en place d’un cadre adapté pour la finance islamique sur le marché financier régional, [visant à ] confirmer et [à] maintenir la position de leader [de la BRVM] comme première place africaine dans ce domaine après les émissions réussies suivies de cotations des cinq sukuk lancées ces trois dernières années" comme l'une des actions prioritaires inscrites dans l’agenda des deux prochaines années de son mandat.
Concrètement, les Sukuk sont émis et cotés sur le marché financier ouest africain depuis octobre 2016, ce qui en fait la première bourse en Afrique (en quantité) dans le domaine, avec 5 titres Sukuk cotés et émis par la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo.
Le Sukuk est un titre financier assimilé à une obligation (issue d'un emprunt obligataire) de la finance classique et qui respecte les principes de la Charia et de la finance islamique. En fait, il s'agit de faire des profits sans s'accorder sur des intérêts fixes à l'avance. On sait que la finance islamique interdit l’intérêt (Riba) et la spéculion (Ghirrar).
Le Sukuk est un certificat, qui, lorsqu'on l'achète, permet à celui qui l'achète de se voir verser de l'argent généré par des actifs comme des immeubles appartenant à l'émetteur.
Ainsi, les Sukuk de la Côte d'ivoire portent sur immeuble CCIA et sur les tours administratives A et B d'Abidjan. Les Sukuk du Togo reposent sur 12 immeubles dont le siège de la Foire Togo 2000, Togo Télécom ou encore le Ministère du commerce.
Rappelons que les Sukuk sont soumis à l'encadrement des fonds commun de titrisation de créances, régi par le Règlement n° 02/2010/CM/UEMOA relatif aux fonds communs de titrisation de créances et aux opérations de titrisation dans l’UEMOA ( le « Règlement n° 02/2010/CM/UEMOA ») et par ses textes d’application, en particulier, l’Instruction n° 43/2010 relative à l’agrément des fonds communs de titrisation de créances, au visa de leurs notes d’informations ainsi qu’aux modalités de placement de leurs titres sur le marché ?nancier régional de l’UEMOA ( « l’Instruction n° 43/2010 »).
En outre, la CREPMF promet la bourse en ligne. Celle-ci s'entend aussi comme du courtage en ligne. Pour reprendre le sens donné par le mataf.fr :
La Bourse en ligne c'est le fait de pouvoir accéder à de multiples plateformes boursières en passant par des banques ou des courtiers en ligne. L'investisseur en bourse peut ainsi aisément collecter en temps réel des informations boursières (variation des prix) et des informations financières (résultats et perspectives des sociétés cotées) ou encore ouvrir ses comptes titres ou acheter et vendre des actions et autres titres facilement en restant sur son ordinateur, son téléphone ou sa tablette.
La bourse en ligne doit encore être encadrée en UEMOA. En effet, si je veux acheter des actions à partir de mon smartphone, la réglementation doit me protéger en imposant des obligations de m'informer spécifiques à l'internet. Tel est le cas des informations progressives page après page, toute chose qui m'oblige à lire les informations les unes après les autres. Ceci n'est qu'un exemple...
Au regard de cette définition des Sukuk et de la bourse en ligne, les intermédiaires professionnels doivent donc toujours aider les investisseurs et les émetteurs autant pour les montages que pour l'utilisation. C'est dans ce sens que l'anniversaire de l'APSGI se présentait probablement comme l'endroit idoine pour en discuter.
20 ans pour l'APSGI
Une SGI ou société de gestion et d'intermédiation sur la bourse, BRVM est une société spécialisée de la finance qui doit demander un agrément au CREPMF pour accompagner les investisseurs et les émetteurs en bourse dans l'achat, la vente des actions et autres titres, dans l'ouverture et la garde des comptes de titres financiers ou encore dans les introductions en bourse, et la recherche des acheteurs et des vendeurs d'action set autres...
Autant il est obligatoire de passer par les SGI pour actionner en bourse (on dit qu'ils ont un monopole en matière boursière) autant les SGI doivent se regrouper au sein d'une association professionnelle qui les représentent un peu comme un syndicat. Mais aussi, l'APSGI propose des règles professionnelles pour ses membres et gère le fonds de protection des épargnants visant à couvrir les faillites de ses membres.
C'est cette association appelée Association professionnelle des SGI (APSGI) qui a eu 20 ans en 2018 car créée en décembre 1998.
Selon le site internet de cette association, le marché financier ouest africain compte 29 SGI ouvert dans les pays membres de l'UEMOA.Mais, il faut dire que les SGI ne sont pas les seuls intermédiaires entre la bourse et les intervenants même s'ils sont les principaux. Il y a également des OPCVM qui sont des organismes de placement collectifs , des démarcheurs boursiers, des conseillers boursiers ...
Willy Stéphane ZOGO /