Au dessus de la signature du gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale, ABBAS TOLLI, il est décidé que "II est créé un groupe de travail chargé d'effectuer, en étroite collaboration avec le Fonds Monétaire International, le suivi et la mise en œuvre des travaux relatifs à la réflexion sur une monnaie numérique de la BEAC."
Au demeurant, ce Groupe de Travail qui est autorisé à faire appel à toutes les personnes ressources de son choix est composé ainsi d'un superviseur, lvan Bacale EBE MOLINA et de 9 membres à savoir Eric BELIBI ; Eric GORO , Christian Rodrigue OTOLY ; Jean Calvin ABELA ; Ismael AHMED, Clen Dorel MALEO BATOUMOUENI ; Marie IKITO BESSALA et Julien Praxel MENDENE ONDO et comme rapporteurs, les désignés sont Jacques ELOUNDOU et Armand NGOUPEYOU.
LA BEAC S'ALIGNE
On se souvient que le 2 mars 2022, une note intitulée “Les monnaies numériques de banque centrale sont-elles une réponse face aux cryptomonnaies ?” était parue dans la Lettre de la recherche de la BEAC ( N°11_2ème trimestre 2021) pour replacer au goût du jour les inquiétudes et les appels d’air que les crypto-monnaies imposent dans la landerneau juridique et financier de la sous-région d’Afrique centrale. Rédigée par ELOUNDOU NDEME Jacques, Chef de Service à la Direction des Systèmes et Moyens de Paiement de la BEAC, cette note de recherche présentait déjà les gros défis de l’éventuelle monnaie numérique de la BEAC en guise d’alternative aux crypto-monnaies comme LIMO, SIMBCOIN ou encore plus classiquement comme le BITCOIN.
Lire en ce sens : CEMAC : La BEAC doit-elle lancer sa monnaie numérique pour contrer les cryptomonnaies ?
La CEMAC souhaite ainsi emboîter le pas du Nigeria qui est le premier pays africain à lancer une monnaie numérique, appelée eNaira. L'eNaira est un type de monnaie numérique connue sous le nom de "Monnaie Numérique de Banque Centrale", ou MNBC. Il s'agit essentiellement d'une version numérique d'une monnaie papier de même valeur, le naira. Cela signifie que l'eNaira fonctionne différemment des crypto-monnaies dont nous entendons parler, comme le Bitcoin ou le Dogecoin. D'une part, l'eNaira est réglementée par la Banque centrale du Nigeria, qui contrôle sa valeur.
En effet, si comme les cryptomonnaies privées, l'eNaira fonctionne sur un grand livre blockchain (donc toutes les transactions et tous les enregistrements de propriété sont stockés dans une base de données informatique décentralisée) la nuance tient cependant de ce que seule la Banque centrale du Nigeria peut frapper, émettre, distribuer ou détruire l'eNaira. Donc, il s’agit d’une RE-CENTRALISATION du contrôle de l’émission monétaire à l’opposée de la plupart des monnaies cryptographiques, comme le bitcoin, pouvant être créées par n'importe quel ordinateur, partout dans le monde, sur la base d'un algorithme.
Rappelons néanmoins que le E-NAIRA est n'est pas un succès éclatant au regard de ses objectifs de réduction de l'exclusion bancaire. La BEAC qui agit sur ordre de son conseil d'administration et du conseil des ministres se doit d'être prudente. Pour ne pas fâcher les bailleurs de fonds, comme l'a fait la RCA et sa loi sur les cryptodevises, le FMI est mis à contribution dès le départ.