La Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF) a organisé un atelier en partenariat avec la Société Financière internationale, filiale du groupe de la Banque Mondiale, le 11 octobre 2021 au StarLand Hôtel de Bonapriso à Douala. Objectif ; présenter les opportunités et surtout le cadre recommandé de la finance verte, sociale et durable sur le marché financier unifié de l’Afrique Centrale.
Pour évoquer à nouveau la question de la finance durable sur le marché financier unifié de la CEMAC, le régulateur a opté de produire et de distribuer aux participants, le guide qui tient lieu de cadre pour l’émission des Obligations tenant compte des enjeux du développement durable et voués à entrer à la cote de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) – en image.
Pour adresser cette nouvelle problématique, plusieurs interventions ont meublé cette rencontre. Tels ont été les cas de celle du vice-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Dieudonné Evou Mekou, du président de la COSUMAF, l’Ambassadeur Yamassoum, de Sylvain Kakou, représentant de la SFI pour l’Afrique centrale ou encore de celle du Secrétaire général de la COSUMAF, Danielle Bunduku-Latha, qui a notamment déroulé le contenu du Guide d’émissions.
Ce guide qui a été remis aux participants porte précisément les recommandations dont l’observation conditionne l’accès aux labels d’« Obligations vertes », d’« Obligations sociales » ou d’« Obligations durables ».
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Concrètement, les Obligations GSS touchent aux secteurs des énergies renouvelables, de la prévention de la pollution, de la conservation de la biodiversité terrestre et aquatique, des transports propres à l’instar des véhicules électriques ou hybrides, de la gestion durable, des groupes vulnérables, des analphabètes, etc.
Cependant, ces obligations GSS sont moins rémunérées que les obligations ordinaires, en dépit du fait qu’elles permettent de financer des projets de développement durable et contribuent à protéger la planète de la pollution et d’autres catastrophes.
De toute évidence, l’on se doute bien que la préoccupation majeure des investisseurs locaux ne porte pas sur la problématique de la protection de l’environnement alors même que la culture de la finance classique n’a pas encore trouvé une assise solide.
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C’est dans cette occurrence que la question de savoir si le marché CEMAC est assez mature pour ce type d’obligations. Interpellé, Dieudonné Evou Mekou a rappelé que ce sont principalement les investisseurs internationaux qui s’en préoccupent en dépit des émissions en monnaie locale, le défi majeur étant d’intéresser les investisseurs locaux.
Sur ce point, les membres de la délégation gabonaise présents pour évoquer le retour d’expérience d’un marché africain ayant l’expérience de l’émission d’obligations vertes ont indiqué une piste. Il a été indiqué en ce sens que l’État peut décider d’offrir des incitations pour intéresser les opérateurs locaux. Au Maroc, les investisseurs institutionnels qui émettent ce type d’obligations et cela suscite un appétit local.
A cette occasion, indiquons entre autres que le Dr Riccardo Ambrosini, spécialiste de la finance durable à la SFI, a exposé sur les Obligations vertes et sociales du point de vue des tendances générales et expérience de la SFI. De même, Laurent Damblat de la Banque Mondiale a entretenu le public sur les « Obligations vertes dans le secteur public : l’expérience du groupe Banque Mondiale ».
A relever que les participants prenant part en présentiel et en ligne se recrutaient à la suite de l’atelier sur les obligations vertes, sociales et durables organisé à Libreville en république gabonaise le 7 septembre 2021, parmi les dirigeants des institutions de la CEMAC, les Directeurs généraux en charge de la dette des États de l’Afrique CEMAC, les dirigeants des structures du marché financier régional, les intermédiaires du marché régional, le patronat, les établissements de crédit, les institutions financières, la Chambre de commerce, les experts et consultants.
Cet intérêt pour l’intégration en CEMAC des produits de finance verte, sociale et durable a trouvé sa justification dans la préparation de la Semaine Internationale de l’investisseur organisée par la COSUMAF du 12 au 15 octobre 2021 à Douala.
Willy ZOGO