CEMAC : 4 pays en défaut d’évaluation du risque de blanchiment des capitaux

Le Comité ministériel de l’Afrique centrale (UMAC) a épinglé, fin avril dernier, quatre des 6 pays de la CEMAC pour défaut d’évaluation nationale des risques en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).

Le Comité ministériel de l’UMAC, lors de sa session ordinaire tenue le 30 avril 2020 par visioconférence et sous la présidence du ministre des Finances et du budget tchadien, Tahir Hamid Nguilin, a exhorté le Tchad, la RCA, le Gabon et la Guinée Equatoriale à se plier à la réglementation en matière de LBC/FT. En effet, pour le Comité, il est impératif que ces Etats effectuent une évaluation nationale des risques en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).

Il s’agit notamment de l’article 13 du Règlement CEMAC/UMAC/CM du 11 avril 2016 portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme de la prolifération en Afrique centrale. 

Approche fondée sur les risques

Conformément à ce que recommande le GAFI (Groupe d’action financière) depuis 2012, chaque Etat doit identifier, évaluer et comprendre les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme auxquels il fait face. L’objectif à terme étant d’adapter son système de LBC/FT à ces risques. 

En conformité avec les Recommandations du GAFI, c’est “lorsque les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme sont correctement compris que les Etats peuvent appliquer les mesures de LBC/FT selon une approche fondée sur les risques“.  

Au demeurant, le GABAC – Groupe d’action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique centrale a été chargé d’assurer le suivi de la mise en application de cette évaluation-pays. 

Rappelons que le blanchiment de capitaux consiste à retraiter les produits d’origine criminelle pour en masquer l’origine illégale afin de permettre au criminel de profiter de ces bénéfices tout en protégeant leur source. Cela concerne notamment la vente illégale d’armes, la contrebande et les activités de la criminalité organisée, incluant le trafic de stupéfiants et les réseaux de prostitution. Mais également, des crimes tels que ; l’escroquerie, les délits d’initiés, la corruption ou la fraude informatique qui dégagent des bénéfices importants pouvant être neutralisés grâce au blanchiment de capitaux.

DMF