Pendant deux jours, les experts et formateurs du ministère de l’Administration territoriale (Minat), des hauts cadres de la Justice militaire ainsi que des responsables de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif) ont outillé les participants sur des thématiques aussi diverses que variées. Il a donc été question du cadre juridique régissant les 0BNL au Cameroun ; de la typologie des actes constitutifs de terrorisme; de cadre institutionnel de lutte contre le financement du terrorisme pour ne citer que cela.
En clair, les objectifs qui ont présidé à l’organisation d’un atelier de sensibilisation à l’égard des OBNL à Yaoundé tiennent à volonté du Cameroun (des autorités publiques) de s’assurer que les acteurs notamment les OBNL respectent l’exigence de conformité aux normes internationales de lutte contre le financement du terrorisme. Effectivement, comme on le sait, selon le GAFI, " les organismes de bienfaisance et les organismes a but non lucratif (OBNL) jouent un rôle vital dans notre société, en fournissant des secours et soutien aux groupes de la population dans le besoin, et en temps de crise urgente. Malheureusement, la collecte de fonds de bienfaisance a également été utilisé pour fournir une couverture pour le financement du terrorisme. A ce titre, la Recommandation 8 du GAFI exige que les lois et règlements qui régissent les organisations à but non lucratif soient revus afin que ces organisations ne peuvent pas être utilisés pour le financement du terrorisme. Le GAFI a établi les meilleures pratiques, visant à prévenir l'utilisation abusive des OBNL pour le financement du terrorisme tout en respectant les activités légitimes des OBNL". Par ailleurs, il était aussi question de leur expliquer que de la contribution de tous dépend la sécurité et la stabilité du pays.
Le MINFI, lors de la cérémonie de lancement des travaux de l’atelier de formation des organismes à but non lucratif (OBLN) sur la lutte contre le financement du terrorisme à laquelle le ministère de l’Administration territoriale (Minat) était représenté, s’est ainsi engagé dans une action visant à alerter, sensibiliser, aviser et conscientiser les OBLN contre le risque de détournement et d'instrumentalisation de leurs activités à des fins de financement des terroristes. Il a alors expliqué que cette rencontre permettait « [ndlr] d’accroître la vigilance des OBNL et surtout celle de leurs donateurs sur un phénomène, celui de l'utilisation abusive de leur secteur d'activité et qui est susceptible de les mettre en indélicatesse avec la règlementation en vigueur, s’ils n'y prennent garde ».
Il est par ailleurs revenu que la responsabilité sociétale des entités à but non lucratif face aux risques de financement du terrorisme tire ses fondements entre autres dans la Résolution 2199du Conseil de sécurité des Nations unies de l'année 2015. Celle-ci soutenant que « le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constitue une menace des plus graves contre la paix et la sécurité internationales et tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu'en soient les motivations, le moment et les acteurs ».
Le MINFI était d’autant plus légitime à monter au créneau lorsqu’on sait que le Cameroun fait face de façon persistante depuis plusieurs années aux incursions de la secte terroriste Boko Haram dans la partie septentrionale et à de graves exactions commises par les groupes terroristes dits « sécessionnistes » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Rappelons que les OBNL sont par exemple les associations, les syndicats, les mutuelles, les coopératives, les partis politiques ou encore les organisations non gouvernementales,